Université de Nancy 2, 24 et 25 juin 2010
Appel à communication
Échapper à la marginalisation : Genre (gender) et discours narratif dans le roman féminin en Allemagne 1780-1914
Depuis quelques années, les études de narratologie manifestent un intérêt croissant pour le rôle que le facteur genre (gender) joue à différents niveaux du texte : il n’agit pas seulement au niveau de l’énoncé, c'est-à-dire du contenu ou des personnages, mais affecte d’une façon générale, tous les procédés de l’énonciation narrative (cf. Vera Nünning/ Ansgar Nünning, Erzähltextanalyse und Gender Studies, S. 13).Dans le domaine de la littérature anglophone, des études alliant l’analyse structurale des formes et des procédés du récit aux recherches sur le genre ont depuis longtemps porté leurs fruits. Ainsi, fort de ces apports, l’ouvrage magistral d’Ina Schabert, le manuel d’histoire de la littérature anglaise considérée sous le rapport des relations entre les sexes, conclut à peu près ceci : les femmes, en le transformant de leur plume, s’emparent d’un univers littéraire, façonné par les hommes et qui au départ leur réserve une position d’objet. Elles développent ainsi des modes d’énonciation qui leur sont propres. Empruntent les formes d’expressions pratiquées par les auteurs masculins, elles en détournent les règles et en transgressent les principes pour livrer leur histoire qui est autre (cf. Ina Schabert, Englische Literaturgeschichte. Eine neue Darstellung aus der Sicht der Geschlechterforschung, S. 13).Le but du colloque est de mettre à profit la richesse d’une telle approche croisée, narratologique et générique, dans des analyses portant sur les romans et récits d’écrivaines allemandes de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle. Durant cette période, et au fil des époques, les femmes auteurs participent dans une large mesure au succès et à l’évolution du genre romanesque, alors que le discours critique, tributaire de la vision dichotomique des sexes, dévalorise souvent leurs textes. Le rapport entre le lieu historique et culturel de la production littéraire des femmes et le choix de leurs procédés narratifs sera au centre du questionnement. On pourra par exemple explorer les stratégies dont les femmes auteurs se servent pour asseoir l’autorité de leur récit. Peuvent également faire l’objet d’études les questions de perspective et de voix narrative, la manière dont les femmes s’approprient certains types de roman et de récit ou mettent en scène des modes de représentation qui apparaissent comme spécifiquement féminins.Le colloque est organisé par le Centre d’études germaniques interculturelles de Lorraine (CEGIL) de l’université de Nancy 2 en coopération avec le Centrum für Postcolonial und Gender Studies (Cepog) de l’université de Trèves. Il s’inscrit dans les activités du réseau de coopération international New approaches to European Women’s Writing (NEWW) et invite les enseignants chercheurs intéressés par la thématique ainsi que des doctorants et étudiants en Master travaillant dans la perspective esquissée à présenter leurs recherches ou travaux en cours.La durée des communications, à présenter de préférence en langue allemande, est fixée à vingt minutes et les propositions (200 à 300 mots) sont à envoyer aux deux destinataires indiquées ci-dessous jusqu’au 15 novembre 2009.Elisa Müller-Adams madams@uni-trier.deKerstin Wiedemann Kerstin.Wiedemann@univ-nancy2.fr
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